Autant de ressources renouvelables que possible doit être mobilisé pour réussir la transition énergétique. Jusqu’à présent, dans les Antilles, les ressources géothermales ont été recherchées, caractérisées et exploitées à des fins de production d’électricité. Des ressources à plus basse température pourraient être valorisées pour des usages thermiques (stockage de chaleur fatale industrielle, production de froid via des systèmes à sorption, etc.).
Cette étude vise à actualiser les connaissances et la réflexion sur les usages thermiques du sous-sol autres qu’électrogènes. Elle vise à déterminer quel(s) système(s) énergétique(s) peuvent valoriser ces ressources, à explorer l’intégration de ces ressources dans le mix énergétique des Petites Antilles, mais aussi à améliorer la connaissance de ces ressources.
Ces ressources incluent par exemple :
- Les ressources géothermales superficielles (0-200 m), qui pourraient par exemple stocker de la chaleur « fatale » perdues par des processus industriels (agro-alimentaire),
- Les ressources géothermales à une température trop basse pour produire de l’électricité (typiquement 80 °C à 100 °C), mais valorisable pour la production de froid via des systèmes à sorption.
L’étude prévoit ainsi de mettre en évidence des contextes favorables au développement des usages thermiques du proche sous-sol et de ses extensions dans le voisinage côtier et des technologies permettant de répondre à ces usages. Les possibilités de combinaison de cette géothermie superficielle avec d’autres EnR seront également considérées : rafraîchissement adiabatique, solaire thermique ou photovoltaïque.
L’ambition est d’abord de déterminer la pertinence de l’utilisation de ces ressources dans le contexte énergétique des Antilles et de proposer les systèmes énergétiques correspondants. Si la pertinence est démontrée, des pistes de réflexion pourront être proposées pour lever les verrous scientifiques, techniques ou économiques qui en freinent le développement aux Antilles.
Quelques zones pilotes seront sélectionnées en Guadeloupe (milieux carbonatés de Basse-Terre, milieu volcanique de Grande-Terre) au regard des intérêts économiques qu’elles représentent.
Ces sites devront être représentatifs de la diversité des contextes géologiques et hydrogéologiques des Petites Antilles.
La Guadeloupe dispose de ressources en eau abondantes, bien identifiées et connues sur Grande-terre et Marie-Galante ; mais nettement moins étudiées sur Basse-Terre et la Désirade. Elles se composent des eaux souterraines, des eaux pérennes de surface (abondantes essentiellement sur Basse-Terre) et de l’eau de mer. Les propriétés thermiques des milieux peu ou pas aquifères sont, d’une manière générale, assez peu décrites.
Au niveau géologique, la Guadeloupe est la seule île des Petites Antilles se situant à la fois sur l’arc interne (volcanisme récent) et sur l’arc externe (volcanisme ancien). Cette position géographique privilégiée permet de retrouver en Guadeloupe la majeure partie des environnements géologiques présents dans la caraïbe.
Il est prévu que l’étude se déroule en 2 phases :
Étape 1. Définition de problématiques énergétiques des Petites Antilles.
- Étant donné le caractère exploratoire de la tâche, il est nécessaire d’en contraindre le contenu de manière dynamique, en itérant à la fois avec les « sachant » (spécialistes du sous-sol, des machines thermodynamiques) et les organisations ayant une vue d’ensemble des problématiques énergétiques des Petites Antilles (ADEME, etc.) afin de sélectionner les « bonnes » problématiques, i.e. celles qui font du sens dans le contexte insulaire antillais.
Étape 2. Élaboration d’un modèle énergétique
- D’un point de vue plus technique, pour chaque problématique sélectionnée (production de froid, climatisation, stockage de chaleur etc.), un modèle énergétique sera construit afin d’estimer les avantages/inconvénients de l’intégration d’énergie géothermique dans le système par rapport à une solution de référence. Le projet sera aussi l’occasion de mettre à jour les connaissances du sous-sol en vue de de son exploitation non électrogène.